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Note : La ruralité aujourd’hui : Le Local et le Global

NOTE CONCERNAT LA REUNION/SEMINAIRE ORGANISEE PAR LE CERCLE TRIGLAV SUR LE SUJET LA RURALITE AUJOURD’HUI : le LOCAL et le GLOBAL,  CHATEAU DE POUSSIGNOL, BLISMES, NIEVRE, 58120 (du Vendredi soir 7 Juillet au Dimanche 9 Juillet, après-midi)

Cercle Triglav?

 Il s’agit d’une association à but non-lucratif créée en 1996  aux Etats-Unis d’Amérique par des personnes soucieuses de contribuer au suivi du Sommet Mondial pour le Développement Social qui, organisé par les Nations-Unies, se tint à Copenhague en Mars 1995.[1]

Le nom «Triglav» a été choisi parce que, dans le cadre de la préparation du Sommet de Copenhague, un séminaire auquel avaient participés les initiateurs de l’association s’était tenu a Bled, station balnéaire située en Slovénie et dominée par le mont Triglav[2]. Quant au mot «Cercle» il évoque le fait qu’il s’agit d’un groupe de réflexion et de débats, sans actions concrètes telles, par exemple, l’aide technique ou financière a un groupe ou pays défavorisé.

CeCercle, qui comprend une soixantaine de personnes, « membres «ou» amis, » est international, et dans sa composition et dans les sujets qui sont abordés. Né dans le cadre de l’ONU, il s’inspire des idéaux inscrits dans la Charte de celle-ci, notamment celui de « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,» devenu au fil des ans le «développement,» puis le « développement durable ».  Les débats portent donc sur des questions d’intérêt universel – aujourd’hui souvent appelées «globales» – dont le traitement aux niveaux international, national et local a des conséquences pour chacun d’entre nous et pour les générations futures. Par exemple, en 2014, une réunion près de Neufchâtel, dans une ferme biodynamique munie d’un hôtel, fut consacrée a l’application du concept d’harmonie avec la nature. En 2016, près de Bourg en Bresse, au Domaine de La Garde, il s’est agi de L’enrichissement des Objectifs pour le Développement Durable à l’horizon 2030 (document adopté par l’ONU en Septembre 2015 pour faire suite aux Objectifs pour le Millénaire) par la Lettre Encyclique Laudato Si’ ,publiée par le Pape François en Mai 2015. 

Les notes et rapports liés a ces réunions sont placés sur le site du Cercle Triglav (https://triglavcircleonline.org, qui est en cours de rénovation) En outre, ayant obtenu dès sa création le statut d’Organisation Non Gouvernementale (ONG) accréditée  à titre consultatif auprès des organes délibérants des Nations-Unies, le Cercle Triglav a accès à cesorganes, sous forme d’interventions orales, de soumission de documents, de participation à des panels, y compris a l’Assemblée Générale,  et, plus rarement, d’organisation de « workshops ». [3]

Le Cercle Triglav a une branche aux Etats-Unis et une branche en France. Celle-ci (Triglav Circle Europe) est placée sous le régime de la Loi de 1901 sur les associations. Le lien avec la Nièvre est de nature circonstancielle: deux des personnes à l’origine de ce groupe de réflexion, Barbara et Jacques Baudot, sont domiciliées une partie de l’année à Ougny , près de Chatillon en Bazois, et un autre membre, Peter Baas, est domicilié à Cuy, dans la très voisine commune de Chougny.

Le style des réunions organisées par le Cercle Triglav

Avant d’en venir au sujet qui sera considéré en Juillet, quelques précisions sur le style de ces réunions «Triglav». En général, elles se déroulent durant un week-end, de la soirée du Vendredi jusqu’à l’après-midi du Dimanche. Ce sera le cas de la réunion à Poussignol. Autour de quinze participants « à temps plein, » c’est-à-dire logeant au lieu d’accueil, est la « norme »  recherchée, à la fois pour des raisons matérielles de capacité du lieu choisi et pour faciliter les échanges durant et en-dehors des sessions. En outre, souvent d’autres personnes sont invitées à présenter leurs vues sur le sujet traité et ces personnes, en fonction de leur disponibilité, passent un nombre variable d’heures avec le groupe. Les repas donnent aussi l’occasion d’échanges. A  Poussignol, il sera particulièrement nécessaire de bénéficier de la présence de personnes localement impliquées, à divers titres, dans le sujet traité. Enfin, ces réunions sont tout à fait informelles. Les sessions sont confiées a une personne « modératrice » des discussions, simplement pour que celles-ci soient suffisamment ordonnées  pour être à la fois agréables et enrichissantes. 

Comment le sujet «La ruralité, aujourd’hui : le local et le global» sera-t-il abordé ?

La ruralité n’est pas un nouveau concept, mais sans exclure des références historiques cette réunion sera centrée sur la ruralité telle est comprise aujourd’hui en France et, plus particulièrement, dans la Nièvre.

La ruralité est une réalité, celle d’un espace, d’un territoire avec certaines caractéristiques, dont les plus « essentielles » sont la présence d’une activité agricole et l’absence d’un habitat urbain[4], et c’est un projet, qui, très sommairement, est celui de donner (ou redonner, ou garder) vie (dans tous ses aspects) a ce territoire. Réalité et projet, séparables seulement analytiquement, seront traités conjointement.

Comprendre un projet de ruralité ancré dans un territoire et comprendre  les relations de ce projet avec son environnement, est ce qui est impliqué dans le titre de ce séminaire. Quelques précisions sur le sens donné, ici, aux mots «local», «global» et «relations» :

Le «local» sera le département de la Nièvre et, notamment pour  l’évocation de certaines situations, expériences et projets spécifiques, une partie de La Nièvre/Morvan, celle où se situe Poussignol, la commune de Blismes, et la communauté de communes dont cette commune fait partie. Cette dernière était, jusqu’à la fin de 2016, la Communauté de Communes du Haut Morvan (CCHM), maintenant  regroupée dans la nouvelle Communauté de Communes Morvan des Sommets et des Grands Lac, dont le siège est a Château-Chinon, comme l’était celui de la CCHM. Le Pays Nivernais Morvan, autre entité dans le cadre de la Nièvre, sera aussi considérée car c’est avec cette institution que l’Etat Français a signé un Contrat de Ruralité le 3 Mars 2017.

Le «global» sera, en premier lieu, les institutions internationales, notamment l’Union Européenne (UE) et, dans la mesure du possible, certaines organisations de la «famille» onusienne telles l’Organisation Mondial du Commerce (OMC) et l’ONU elle-même. Les textes et politiques émanant de ces organisations, en commençant par la Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE, seront évidemment de grande importance. En second lieu, le « global » sera cet ensemble d’idées, de valeurs, de convictions, d’attitudes, de préjugés, que l’on peut appeler, l’esprit du temps, l’air du temps, ou, de façon moins neutre, l’idéologie dominante, qui imprègne plus ou moins consciemment les pensées et les pratiques de nous tous qui vivons aujourd’hui. Cette idéologie dominante suscite toutes les nuances de jugement et de sentiment depuis l’adhésion enthousiaste jusqu’au rejet indigné, et trouve son expression dans des concepts tels que modernité, globalisation, ou mondialisation. 

La France, plus précisément l’Etat Français, sera vu entre le local et le global, à la fois comme le principal  acteur politique et administratif et comme un intermédiaire entre les institutions et pouvoirs locaux et ceux qui opèrent au niveau international.

Les «relations» d’un territoire rural avec son environnement sont multiples et vont  du plus concret au plus difficile a saisir.  Beaucoup seront évoquées et seulement quelques-unes seront discutées. Certaines des questions que ces relations suscitent seront suggérées dans l’ordre du jour, d’autres surgiront au cours des débats. Les questions concernant la visibilité et la pertinence, pour les habitants du territoire choisi, du projet de ruralité les concernant feront partie des débats. De même pour les différentes opinions sur le concept de ruralité, sur les objectifs du projet et sur le poids relatif de ses composantes.

Indications préliminaires sur l’ordre du jour/programme de travail

L’ordre du jour/programme de travail de ce séminaire sera établi seulement quelques semaines à l’avance afin de tenir compte de la liste des personnes, notamment locales, qui auront accepté de participer, et aussi en fonction des documents de travail qui seront éventuellement disponibles. Quelques indications peuvent cependant être données dès maintenant.

Le Samedi 8 Juillet sera essentiellement consacré aux conversations  avec les personnes locales qui auront accepté de partager avec le groupe leurs vues et expériences. Afin de faciliter ces échanges, notamment pour les participants étrangers à la Nièvre, des fiches/notes factuelles auront été préparées et distribuées à l’avance. Ces courtes notes porteront notamment sur les sujets suivants : l’organisation administrative de la Nièvre ; les données démographiques et économiques et sociales de base concernant ce département, et, autant que faire se peut, la communauté de communes concernée; les organismes publics et parapublics, les organisations professionnelles et les diverses associations impliquées dans la ruralité et, plus généralement dans la vie rurale du territoire concerné ; les grandes lignes et objectifs du Contrat de Ruralité mentionné plus haut ; et, à l’autre extrémité du continuum liant le « local » et le « global », ce qu’est la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne; et, si possible,  les normes environnementales, toutes sources confondues, européennes, internationales et nationales, en vigueur dans la Nièvre.

Le Dimanche 9 Juillet, c’est-à-dire la matinée et la première partie de l’après-midi, sera dévolu a une discussion sur les enseignements qui auront été tirés des échanges de la veille. La perspective sera celle des relations entre le local et le global et l’accent sera mis davantage sur les divergences que sur les convergences, sur les choix plutôt que sur les nécessités, sachant que le «global» n’est pas seulement une «réalité» objective, un «donné» auquel le «local» doit «s’adapter», mais, comme l’est d’ailleurs le «local» ou le «rural», un ensemble complexe et fluctuant  ou s’affrontent, se confrontent et parfois s’allient divers intérêts et courants d’idées. Ce séminaire repose sur au moins deux convictions : le futur, celui de la Nièvre comme celui de la planète Terre, est ouvert ; et, chaque décision, chaque action de chacun d’entre nous compte, sachant que notre responsabilité est à la mesure de notre pouvoir, politique ou autre, et sachant que la justification de tout pouvoir est le service à la communauté (cette brève incursion dans la philosophie politique et morale vise seulement a souligner que le «local» et le «global» seront vus dans leurs dimensions les plus concrètes et les plus abstraites, ou, diraient certains, les plus spirituelles (là aussi, il y a continuum…)).

A ces discussions du Dimanche 9,  des invités locaux  pourront, bien sûr, participer s’ils le souhaitent. Ce séminaire, répétons-le, est informel et ouvert. Les repas seront aussi des occasions d’échanges, avec la possibilité de brefs exposés sur des aspects du «local» ou du «global» qui ne sont pas aisément résumés ou introduits par des fiches/notes factuelles. Pour le «global » des possibilités, dans la ligne des activités récentes du Cercle Triglav, seraient par exemple le concept d’harmonie avec la nature tel que débattu a l’ONU, ou la situation présente concernant la mise en œuvre des Accords de Paris de Décembre 2015, ou encore la Lettre Encyclique Laudato Si’, le développement, l’environnement et l’agriculturePour le «local», on pourrait notamment envisager des exposés sur les divers aspects du Morvan, son histoire comme sa situation actuelle et son avenir.

Durant la brève durée de ce séminaire l’on s’efforcera donc d’effectuer un va-et-vient du local au global, du concret à l’abstrait, du témoignage au débat, tout en s’efforçant d’éviter une excessive dispersion et une trop grande superficialité, le tout dans une atmosphère à la fois studieuse et détendue…Tout ceci impliquera des choix. Par exemple, des caractéristiques communes d’un projet de ruralité qui est sur la bonne voie sont, semble-t-il, en résumé, (1) une agriculture assurant un juste revenu aux agriculteurs, produisant une alimentation saine et de qualité, et préservant à la fois la terre et sa richesse, la biodiversité, et la nature dans sa variété  et sa beauté ; (2) des services, notamment des services tels ceux pour l’éducation et la santé , ainsi que des services prives, tels les commerces de proximité, et des services  culturels, sportifs et autres procurés par des sources diverses, telles des associations ; et (3) des possibilités d’emploi dans des secteurs autres que l’agriculture, dans le territoire concerné ou à une distance assez réduite pour ne pas être un problème pour les intéressés et pour la collectivité. Durant ce séminaire une plus grande attention sera accordée a (1) qu’a (2) ou (3), ou aux (4) et, (5)…non- mentionnés dans ce résumé. Enfin, il importe de souligner qu’il est prévu de réunir l’hiver prochain un séminaire semblable à celui-ci a Oberlin, dans l’Ohio. Il est donc possible que cette question de la ruralité, vue sous divers angles, soit le thème des réflexions du Cercle Triglav durant les années à venir.      


[1]Dans le dernier quart du 20eme siècle les Nations Unies organisèrent une série de conférences mondiales. Parmi  les plus connues sont la conférence de Stockholm sur l’Environnent Humain (1972)  et sa suite a Rio de Janeiro en 1982, le « Sommet de la Terre », qui « inventa » le terme Développement Durable et jeta les bases de tous les accords et traites internationaux sur la protection de l’environnement, y compris les textes sur le changement climatique  dont le  plus complet est  l’Accord de Paris de Décembre 2015. Le Sommet de Copenhague rassembla 117 chefs d’Etat et de Gouvernement, plusieurs centaines d’Organisations Non Gouvernementales et contribua à placer la question de la pauvreté dans le monde au centre des programmes des institutions internationales.  

[2]Le sujet de ce séminaire était  Les Dimensions Ethiques et Spirituelles du Progrès Social.

[3]Outre sa participation  aux sessions annuelles, à New York, de  la Commission du Développement Social, le Cercle Tiglav est  depuis plusieurs années  très actif sur le sujet « l’Harmonie avec la Nature, » l’un des points que l’Assemblée Générale des Nations Unies a inscrit à son ordre du jour sous la rubrique du Développement Durable. 

[4]Une définition: “L’espace rural se caractérise par une densité de population relativement faible, par un paysage a couverture végétale prépondérante (champs, prairies, autres espaces naturels) par une activité agricole relativement importante, du moins par les surfaces qu’elle occupe » Encyclopédie de l’Agora, Pour un monde durable. 

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